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La parade désigne ici le défilé de la Saint-Jean, mais surtout l’esbroufe dont font preuve tous ceux qui rêvent de grands projets insensés, tels un Grand Parking ou… un aéroport dans les Laurentides. Dans une prose à la fois féroce et jubilatoire, satirique et bouffonne, Noël Audet met en scène des personnages truculents, aux ambitions démesurées, qui semblent sortis tout droit d’une pièce de Jarry. Sous sa plume, certains événements des années soixante-dix ressemblent à une monumentale farce. Et que dire de La Question du référent d’homme?…

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Extrait

Il leur exposa donc simplement son grand projet, en glissant rapidement sur les principes, à savoir: la beauté du défrichage […]; la merveille que constitue le plat à perte de vue, l’uni sans relief; la jouissance que procure le libre déploiement de la mécanique. En résumé, pour mieux vendre l’idée de son projet, il leur faisait l’éloge du lisse sous toutes ses couleurs.[…]
– Un parking dans les Laurentides?
– Sans parcomètre pour obstruer l’horizon, c’est ce qui me plaît le plus.
[…]
C’est qu’en dessous de son immense parking, qu’il rêvait même infini, Thibaut ambitionnait de construire le plus grand centre commercial du monde, avec des voies d’accès nombreuses, des tunnels, des échangeurs, pour qu’on puisse dire dans la publicité: «Volez-y sans nous voler!»