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L’âme frère

Bibliothèque québécoise

« Il est difficile de parler de ce livre sans parler de la langue, des bonheurs de la langue. C’est quelque chose que l’auteur fait de façon extraordinaire. On sent que l’écriture a été réduite pour arriver à ces sucs-là. Il y a des saveurs non seulement de la langue française mais de la langue québécoise, des strates de générations où on se promène dans les couches de la langue. Gilles Jobidon réinvente tout ça. »

Jean Fugère, Pourquoi pas dimanche

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Extrait

L’hiver est bien fini mais on ne sait jamais.

Cela se passe, s’est passé dans un pays qui n’est pas dit. Passé – le mot est joli. C’est un mot doux. Un chaton d’arbre qui glisse sur la peau de l’air envolé.

Il fait grand frais. C’est le matin. C’est tôt. Peut-être cinq heures. Dedans on entend les arbres, la grafigne des branches sur le mur de la grange. Il vente. Le vent est l’ombre de Dieu.

Sur les battures, comme de longs patineurs, ployées par le vent, les herbes chantent l’oraison des arbres. Ce n’est plus l’hiver, pas encore l’été.

On en parle

Sans être véritablement un roman historique, et sans appartenir davantage au roman d’aventures, au roman de moeurs ou au roman d’amour, L’âme frère emprunte à tous ces genres en privilégiant la reconstitution des us et coutumes sociales, familiales, religieuses, judiciaires, médicales, vestimentaires, culinaires, monétaires, voire musicales, d’alors. […] Une langue à la fois inventive et économe qui allie un ton volontiers poétique au vocabulaire et aux tournures lexicales de l’époque.
– Jean-Guy Hudon, Nuit Blanche

Proche de la poésie par sa brièveté, son lyrisme et son langage inventif qui entremêle avec ravissement l’ancien français, les régionalismes et les néologismes, le roman de Jobidon éclaire un phénomène négligé par les historiens jusqu’à aujourd’hui. 
– Éric Paquin, Voir

Finaliste
Prix des 5 continents de la Francophonie 2005