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D’abord : ceci est une mutinerie.
Et si notre mutinerie doit réussir, il faut que je nomme bien les choses, sans détour. Sans ça, tu ne dérogeras pas à tes certitudes.
Alors voilà: je suis trans.
Comme dans transgression. J’ai cassé les genres, je me suis soustraite aux codes.
Je suis trans.
Comme dans translation. J’ai fait glisser les éléments qui constituent ma personne d’un état vers un autre.
Ma géométrie a été variable.
Je suis trans.
Comme dans transmutation. Ma vie est une alchimie.
J’ai fait de l’or avec du plomb.
Je suis trans.
Comme dans transports amoureux. J’ai connu toutes les ardeurs. Celles des femmes, celles des hommes et celles de cielleux qui ont quitté le bal des binarités.
Je suis trans.
Comme dans transie. Par la peur, par l’amour, par la solitude.
Je suis trans.
Comme dans transhumance. J’ai changé de troupeau et de pâturage. J’étais un mouton. J’ai tenté d’être une brebis. Mais en vain. Je comprends aujourd’hui que je suis une louve parce que je suis trans.
Comme dans transgenre.
Et ce soir, je suis une révolution.
/avertissement: code rouge… activation du protocole d’extraction-interrogation… échec de transmission… standby/

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Extrait

Avant Yukio, j’avais encore peur de la nuit. Je ne fréquentais pas souvent les étoiles. La nuit ne m’appartenait plus. Je m’étais persuadée que les nuits étaient dangereuses pour les femmes comme moi. J’oubliais qu’il existait des oasis où la nuit nous appartenait. C’est que je n’avais jamais fait l’expérience d’un ball.

Ces fêtes, j’en avais rêvé en les découvrant dans des films et des séries télé comme le Paris is Burning que je t’ai prescrit tout à l’heure, ou Pose, mais mon complexe de l’imposteur m’empêchait d’assister à ce genre d’évènements. Avec raison, je me trouvais trop vieille, trop blanche, trop privilégiée pour y avoir ma place sans y être invitée. Un ball, David, c’était à la fois une messe, une kermesse, un bal et un championnat. C’était là que les Queens, qu’elles soient femmes, butchs ou autres, se faisaient leur nom.

On en parle

Fourmillant de références à la culture populaire, de Star Wars à Black Mirror, en passant par Sylvie Vartan et le Cirque du Soleil, bénéficiant d'un regard allumé sur la société et d'un redoutable sens de la formule, Valide nous transporte une trentaine d'années dans le futur. […] Si son premier roman propose une fine réflexion philosophique sur la société, Chris Bergeron le considère plutôt comme un cri du cœur.
– Manon Dumais, Le Devoir

[…] un thriller identitaire prenant où l'autofiction rencontre la science-fiction. […] Avec son regard aiguisé, [Chris Bergeron] a imaginé cette dystopie qui se déroule en 2045 et qui donne froid dans le dos.
– Iris Gagnon-Paradis, La Presse

Chris Bergeron signe un roman plein de sensibilité sur la vie d'une femme transgenre dans un monde dystopique pas si inimaginable... c'est prenant, intelligent et nécessaire.
– Emmanuelle Martinez, Clin d'oeil

Un roman autobiographique de science-fiction à saveur dystopique, objet hybride à la fois insolite et puissant […].
Elle Québec

Agréable surprise que ce premier roman de Chris Bergeron! Mais diable, qu’est-ce que peut bien être un « roman autobiographique de science-fiction », vous direz-vous probablement. Profondément original, ce récit d’un cheminement trans brouillant les frontières entre l’avéré et le fabulé, prend place dans un Montréal futuriste et liberticide. […] On attend déjà les prochains projets de cette nouvelle autrice à la voix si singulière!
– Thomas Dupont-Buist, Librairie Gallimard (Montréal), Les Libraires

Chris Bergeron nous livre ici un roman autobiographique de science-fiction très réussi […] L'autrice nous livre son histoire de façon très accrocheuse. J'ai eu carrément l'impression d'entrer dans sa tête. On vit ses doutes, les insultes dont elle est victime, la difficulté de choisir sans imposer ce qu'elle est, sa libération aussi en tant que transgenre assumée. 
– Page par page

Véritable hommage aux livres du genre, cet hybride de plusieurs langages et univers littéraires se révèle d'une incroyable efficacité et étonne souvent par les rebondissements et de multiples confessions du narrateur/narratrice. Vous serez absorbé par l'originalité de la lecture, jusqu'à la fin explosive!
– Billy Robinson, Le vecteur littéraire

Quelque chose qui est à la limite de la fiction, de la science-fiction et de l'autofiction. Ça se dévore.
– Mélikah Abdelmoumen, Dessine-moi un dimanche, Radio-Canada

Œuvre insolite truffée de références à la culture populaire, véritable ovni littéraire qui n’est pas comparable à quelque œuvre que ce soit, Valide propose un regard à la fois juste et dérangeant sur la place des femmes trans dans le monde, les situations problématiques auxquelles elles sont confrontées et les inégalités qu’elles subissent au quotidien. Un tour de force!
– Nicholas Giguère, Collections

Le Canada nous a donné une reine de la SF: Margaret Atwood. Chris Bergeron n'a pas à rougir de la comparaison.
– Amandine Schmitt, L'OBS, 20 janvier 2022

Un sujet de prime abord complexe et chargé, que l'autrice réussit admirablement à amener de façon originale, ludique, intelligente et tout en finesse. On ne peut que saluer son courage et sa créativité. 
– Catherine Gareau, Nouveau Projet, 17 novembre 2022

En audio

Extrait du livre audio lu par Pascale Drevillon

Contenu supplémentaire

Finaliste
Festival du premier roman de Chambéry / Les Rendez-vous du premier roman 2022
Finaliste
Prix littéraire des collégiens 2022
Finaliste
Prix des Horizons imaginaires 2022