Extrait
L’après-midi, pendant que le père ou la mère de Théa reste à son chevet, l’autre m’entraîne dans diverses activités. J’y participe en simulant le comportement enthousiaste d’une adolescente en pleine santé.
Nous visitons les animaux au zoo et les poissons à l’aquarium. Nous faisons des tours de manège à la fête foraine.
Nous traversons des lacs en bateau, des forêts et des montagnes en bottines de randonnée.
Un jour, nous faisons un tour de montgolfière. Lorsque nous passons au-dessus du manoir, je fixe longuement l’aile ouest de mes yeux de verre. Je ne peux pas la voir, mais Théa est là, tout en bas, prisonnière de son lit.
Le soir, je m’assois sur une chaise au bout du couloir qui passe devant sa chambre. J’attends. Il faut que Théa soit en phase de sommeil profond pour que le processus fonctionne. Un petit signal intérieur me prévient quand le moment est venu.
Je me rends alors auprès d’elle. Une veilleuse éclaire faiblement son visage endormi. J’ouvre le tiroir de la table de chevet. Derrière les pots de comprimés, je trouve le câble de transfert. Je soulève les cheveux de Théa et branche délicatement le câble derrière son oreille. Je branche l’autre extrémité derrière la mienne. Assise au bord du lit, je lance le transfert des données.