Quelle heureuse idée a eue Hélène Rioux d’utiliser un lieu – un restaurant plutôt minable appelé Le Bout du monde –, pour construire un roman d’où tout part et où tout revient. Un roman où les destins entrecroisés des personnages nous entraînent de Montréal à Cabarete et du bord de la mer Noire à Mexico.
Premier volet d’une tétralogie intitulée Fragments du monde, Mercredi soir au Bout du monde a été finaliste au prix Biblioblog et au Prix du Gouverneur général du Canada, en 2007, et il a remporté le prix France-Québec (prix du jury) et le prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec, en 2008. Il a été suivi d’Âmes en peine au paradis perdu, en 2009.
Extrait
Le Bout du monde est ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de l’année, même le jour de Noël. On entend le nom, on le répète dans sa tête, on ferme un instant les yeux. S’il neige aujourd’hui, s’il pleut des cordes, qu’importe? Le bout du monde existe ailleurs avec d’autres climats. Défilent alors derrière les paupières plage de sable fin, palmiers bercés devant une mer émeraude, île paresseuse au large, hameau dans la savane, parsemé de huttes étiques. Des souvenirs de cartes postales surgissent, des tableaux de Gauguin, de Matisse chatoient dans la mémoire. Bruissements d’ailes, de flamboyants oiseaux prennent leur envol, planent au-dessus d’un lac, Victoria, disons.
On en parle
Voici un roman hybride, inclassable, vertigineux. Et admirablement maîtrisé.
– Danielle Laurin, Le Devoir
Projet humaniste et érudit sur ce qui nous rassemble au-delà des frontières, c’est aussi le roman mûri d’une grande écrivaine […]
– Éric Paquin, Voir
[Mercredi soir au Bout du monde] est une œuvre complexe, et ses éléments en apparence disparates composent une vaste polyphonie dont les thèmes sous-jacents s’insinuent dans la conscience, pour suggérer une vision du monde vibrante, troublante. La tension dramatique ne diminue pas un seul instant.
– Réginald Martel, La Presse
